Ce qui est défini généralement le ‘processus de production de la chaux‘, s’occupe en réalité de la cuisson et de la transformation de sous-produits obtenus par des différentes typologies de minéraux disponibles en nature.
La schématisation chimique décrite ci-après, au fin de clarté explicative, en nature ne trouve pas une subdivision ainsi nette dans les minéraux qui sont utilisés industriellement et qui représentent un mélange, plus ou moins complexe, des typologies citées.
Carbonate de calcium | CaCO3 |
Carbonate de magnésium | MgCO3 |
Dolomite | CaCO3 MgCO3 |
Calcaire hydraulique | CaCO3 MgCO3SiO2 Fe2O3 Al2O3 |
Ce mélange de compositions chimiques possibles du minéral de départ, entraîne évidemment une plus grande complexité du comportement du matériau « réel », aussi bien au cours de son traitement qu’en termes de caractéristiques chimiques et physiques des produits finis des processus productifs.
CaCO3 | + | Kcal | ↔ | CaO | + | CO2 | (+ 760 kcal/kg) |
100 | 56 | 44 | |||||
MgCO3 | + | Kcal | ↔ | MgO | + | CO2 ↑ | (+ 723 kcal/kg) |
84 | 40 | 44 | |||||
CaCO3 MgCO3 | + | Kcal | ↔ | CaO MgO | + | 2CO2 ↑ | (+ 723 kcal/kg) |
184 | 96 | 88 |
CaO | + | H2O | ↔ | Ca(OH)2 | + | Kcal | (- 273 kcal/kg) |
56.1 | 18 | 74.1 | |||||
CaO MgO | + | H2O | ↔ | Ca(OH)2 MgO | + | Kcal | |
96.4 | 18 | 114.4 | |||||
CaO MgO | + | 2H2O | ↔ | Ca(OH)2 Mg(OH)2 | + | Kcal | (- 211 kcal/kg) |
96.4 | 36 | 132.4 |
CaO | + | H2O | ↔ | Ca(OH)2 | ||
56.1 | 18 | 74.1 | ||||
Ca(OH)2 | + | CO2 | ↔ | CaCO3 | + | H2O |
74 | 44 | 100 | 18 |
Le premier groupe de réactions décrites résume le processus de décarbonatation des trois principales typologies de carbonates existantes en nature.
Elles représentent la réaction qui, industriellement, se produit dans le four de cuisson du calcaire lorsque, à partir du minéral provenant de la carrière et en fournissant une quantité préfixée de chaleur, on obtient la dissociation du carbonate (CaCO3) en oxyde (CaO) et en dioxyde de carbone (CO2).
La réaction est endothermique et nécessite donc pour se développer un apport calorique obtenu par l’utilisation d’un combustible.
760 kcal/kg sont nécessaires pour décarbonater le CaCO3 et 723 kcal/kg pour MgCO3.
Note : ci-dessous, sauf note particulière, nous nous référerons au cas du carbonate de calcium et/ou oxyde de chaux par simplicité d’exposition, mais dans le cas des autres types de composants cités, les mécanismes selon lesquels les réactions ont lieu sont assez similaires.
La dissociation du calcaire se fait en cinq phases successives :
Les facteurs principaux qui influencent la vitesse de décarbonatation sont :
Par le mot hydratation ou extinction de la chaux, on entend le processus par lequel l’oxyde de chaux (CaO) se transforme en hydroxyde de chaux (Ca(OH)2).
Du point de vue chimique il s’agit d’un seul type de réaction mais du point de vue industrielle on peut avoir deux types de processus différents.
L’un est le processus d’hydratation proprement dit, dans lequel l’oxyde réagit avec la quantité stœchiométrique d’eau (32% H2O) en obtenant un hydroxyde sous forme de poudre contenant au maximum 1,5 % d’eau libre.
L’autre est le processus d’extinction où l’oxyde de chaux est fait réagir avec une quantité d’eau bien supérieure au contenu stœchiométrique en obtenant un hydroxyde de chaux en suspension avec des valeurs de concentration très variables en fonction de l’usage demandé.
La chimie de la réaction d’hydratation est très basique mais la cinétique de la réaction liée à la cristallisation et l’agglomération est beaucoup plus complexe et dépend non seulement des caractéristiques physiques et chimiques de l’oxyde à éteindre, mais même des modalités avec lesquelles cette simple réaction est réalisée et pour cette raison on a développé les deux différentes méthodes d’extinction indiquées.
À des températures inférieures à 350°C, l’oxyde réagit complètement avec l’eau donnant lieu à une réaction exothermique avec le développement de 276 kcal/kg CaO, à des températures plus élevées la réaction se produit dans le sens contraire donnant lieu à la séparation de l’eau de réaction.
L’oxyde de magnésium est peu réactif avec l’eau et dans des conditions normales, seulement le 25 % de celui-ci réagit.
Pour obtenir l’hydratation complète du MgO il est nécessaire que la réaction se fasse à une température supérieure à 100°C en utilisant des équipements sous pression.
Les facteurs principaux influant sur l’hydratation sont :
Dans le domaine industriel, la réaction d’hydratation est réalisée en utilisant des hydrateurs, dans le cas où l’on voudrait produire de l’hydroxyde pulvérulent sur base sèche (eau stœchiométrique), et des extincteurs de chaux à tambour roulant si on veut produire de l’oxyde de chaux sous forme de pâte (excès d’eau).
Du point de vue schématique, les deux systèmes sont des mélangeurs dans lesquels, grâce à l’agitation mécanique, on obtient un contact intime entre l’oxyde de chaux et l’eau de réaction.
La réaction de recarbonation représente la dernière réaction du cycle de vie de la chaux, elle contrôle le processus de transformation de la chaux en carbonate en réabsorbant le CO2 de l’environnement et redonnant à la chaux les caractéristiques chimiques et physiques du calcaire de départ.
Ceci est la réaction fondamentale qui permet à la chaux, lorsqu’elle est appliquée sur le mur, à faire prise en se durcissant.
L’homme a appris à contrôler cette réaction à son usage pour la production de PCC (Carbonate de Calcium Précipité), processus dans lequel le contrôle des paramètres influençant la recarbonation, permet de modifier la granulométrie et la morphologie du carbonate de calcium produit.
Dans les conditions ambiantes la recarbonation de la chaux est très modeste, mais à partir de 290°C jusqu’à 600°C la vitesse de recarbonation augmente rapidement en augmentant en façon exponentielle l’affinité de CaO avec le CO2.
La vitesse de cette réaction est augmentée de manière significative tant par la surface spécifique de l’oxyde que par la rapidité avec laquelle l’oxyde est mixé avec l’anhydride carbonique.
On remarque comme l’oxyde de magnésium a des temps de recarbonation sensiblement plus longs que l’oxyde de calcium.
La présence d’eau soit sous forme d’humidité soit de vapeur, permet d’activer une recarbonation rapide même à température et pression ambiantes parce que l’eau se comporte dans la réaction comme catalyseur de la même.
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